Le synonyme le plus proche de « refuge » serait « hôpital ». Toutefois, cela reste relatif, l’espérance de vie étant faible dans ces quartiers sombres, même avec la structure médicale. Le refuge est en quelque sorte le repère des âmes blessées et rejetées. Quelques hommes et femmes y officient en tant que soigneurs, bien qu’ils ne possèdent généralement pas de diplôme. C’est une vieille bâtisse à un étage, plusieurs salles pouvant être utilisées si besoin est. Mais l’hygiène et la technologie n’étant pas autant avancées qu’à Cirna ou même Ars, le patient ressort parfois en moins bonne santé qu’à son arrivée.
La ruelle est connue dans Lycosa : c’est ici que se déroule l’entièreté des échanges officieux et illégaux. Sinueuses, les petites échoppes ont fleuri çà et là le long des murs. En ces lieux, il n’y a pas de limite. Les trafics d’humains, de médicaments ou de narcotiques sont monnaie courante. Il n’y a pas besoin d’identité : tout le monde s’en contrefiche. On achète, on vend, peu importe l’âge ou le sexe. Le seul problème est celui de la conscience. Mais à vrai dire, il n’est pas certain que les gens qui vivent dans cette déchéance en possèdent encore une.
En s’enterrant de plus en plus dans les profondeurs de Lycosa, voilà l’endroit sur lequel on risque de tomber. Il est le seul, à des kilomètres à la ronde. Calé entre deux maisons délabrées, on n’y fait pas attention. Certains disent que c’est un ancien manoir dont les murs ont été recouverts de tôles de métal, mais assez peu de personnes se sont encore aventurées assez loin pour pouvoir raconter des fadaises le concernant. D’ici, ceux que l’on appelle les trafiquants gèrent le plus grand commerce souterrain de la ville : le trafic d’azurium. La ‘confrérie’ des trafiquants possède un vaste réseau, dont les plus longs s’étendent jusqu’au cœur de Cirna.
Ce n’était au départ qu’un vieil entrepôt ayant servi de nombreuses années à des commerçants. Puis il se vida peu à peu. Et lorsque la misère s’empara durement du quartier, elle en chassa le restant. Pendant quelque temps, la nature s’accrocha à ses parois et à son toit en tôle. Au fur et à mesure des générations, l’endroit fut transformé, devenant vite difficile à trouver. Alors, lorsque les premiers trafiquants le découvrirent, perdu au milieu de nulle part, ils lui trouvèrent une nouvelle activité, plus dangereuse que sa première : garder l’azurium volé. Et maintenant encore, seuls les trafiquants en connaissent l’emplacement exact.
Les catacombes sont d’ordinaire un endroit fort peu accueillant. Un tunnel sous terre, des rangées d’ossements les uns sur les autres… Cela n’a vraiment rien de plaisant. Alors les anciennes catacombes… Celles de Lycosa n’ont, heureusement, plus aucun squelette à leur actif. Toutes les dépouilles furent déplacées il y a bien longtemps par un souci d’hygiène. Désormais, lorsque l’on s’enfonce dans ces cavités, ce n’est plus qu’une longue enfilade de couloirs à l’aspect froid et lugubre. Seule une entrée est accessible. Elle se situe au nord-est de Lycosa, bien loin des dernières masures habitées, un petit peu excentrée par rapport à la ville.
Ce que l’on nomme ‘les extérieurs’ ne sont en fait que les différentes sorties de la ville vers la surface. Bien qu’elle soit cernée, du côté de Cirna, par une chaîne de montagnes, la ville n’a pas de ‘mur’ ou de ‘frontière’ pour délimiter clairement jusqu’où va son extension. Mais il n’est pas difficile de comprendre que l’on sort d’Andaras lorsque les dernières ‘maisons’ sont montrent de plus en plus espacées et solitaires. Il y a trois sorties principales à Lycosa, que l’on appela les mallë, en l’honneur d’Asjbörn.
