Des boutiques, cette place en compte par dizaines. Et c’est peu dire. Mais avec l’expansion que celle-ci a connu, grâce à l’Azurium et au développement technologique et scientifique, le commerce est, pour ainsi dire, devenu florissant. Désormais, les échoppes ne sont pas loin de s’étaler les unes sur les autres. Certaines sont ambulantes, d’autres sont là chaque jour. On y trouve de tout, des vêtements, des étoffes, de l’alimentaire, des outils, objets… Voire des choses non identifiées. C’est ici que se font tous les achats des habitants d’Ars.
Après toute cette effervescence, il fait bon de se reposer à l’abri des regards scrutateurs et du remue-ménage qu’engendre le flot continu de personnes. En se dirigeant vers le centre de l’anneau, on peut découvrir un endroit étrangement épargné pour toute cette agitation. C’est un petit bois, d’à peine cinquante mètres de longueur comme de largeur, qui existe cependant depuis bien longtemps. On y a aménagé des espaces de repos avec des bancs en pierre blanche et de petits sentiers longeant la lisière du bois. Une fontaine, qui tire son eau d’une rivière souterraine, est au centre. La nuit y est plus calme et apaisée que le jour…
Le premier des trois chemins qui ouvre la place de Res à toute la ville. L’allée des façades est le passage qui conduit de Ars à Cirna. Bien entendu, pour passer véritablement à Cirna, il faut encore traverser le pont de pierre qui enjambe le fleuve séparant les deux quartiers. Cette voie est souvent utilisée pour le transport des marchandises et les échanges interquartiers. Elle tient son nom des nombreuses façades qui parsèment le chemin sur toute sa longueur. Cela donne l’impression que tous ces habitants se sont mis d’un même accord pour orner leurs devantures.
Des trois voies d’accès à l’anneau de Res, la rue Mydri est très certainement la plus utilisée et aussi la plus active. C’est elle qui relie le quartier marchand et l’anneau au faubourg d’Ars, là où la majorité des gens d’origine et de revenu modeste habitent. C’en est un peu l’artère principale, en quelque sorte, et sa rue la plus grande. Elle démarre donc de l’anneau pour arriver, à peu près, au milieu du faubourg. Ce n’est pas une rue commerçante, comme le prouveront les balcons aménagés en salons extérieurs et tout simplement les enfants que l’on peut voir courir un peu partout sur les trottoirs. Cette rue voit aussi passer l’abys et quelques-uns de ses arrêts, chacun aux extrémités.
Avec l’allée des façades et la rue Mydri, le chemin du marché est le troisième et dernier passage qui permet l’accès à l’anneau de Res. Et c’est aussi le plus original, cette fois à cause de son nom. C’est surtout par dérision et ironie que les habitants l’ont peu à peu appelé le « chemin du marché », car il est très peu utilisé, a contrario des deux autres. Les gens de Lycosa sont peu à l’emprunter pour rejoindre la place, car il leur faut passer par les ruines de l’ancienne ville, et ces ruines n’ont rien de bien charmant.L’atmosphère y est plus lourde et silencieuse. Et entre les rumeurs et la réalité, il est parfois difficile de dire ce qui est vrai…
Situé en bordure de Res, cet entrepôt est en fait une ancienne boutique complètement reconvertie et transformée. On a aménagé l’intérieur et cassé les murs pour obtenir plus d’espace et permettre de stocker un maximum de ressources. Le bâtiment possédant deux étages, on a fait en sorte de les racheter pour n’en faire qu’un seul et même lieu. Les produits sont bougés à l’aide d’un système de poulies et de petits moteurs qui font monter et descendre un monte-charge. L’accès n’y est pas autant réglementé que pour celui de Cirna, mais n’importe qui ne peut pas y entrer. Il faut venir avec un papier indiquant que l’on est bien propriétaire d’une boutique.
Parmi les nombreux mittaïs qui ont été construits un peu partout dans Ars, il en est un que tout le monde ici connaît : le mittaïs de Res. Cette petite chapelle, créée en l’honneur d’Ajsbörn, voit défiler des fidèles du culte chaque jour sans interruption, notamment grâce à la proximité avec l’anneau de Res. Elle a été faite en pierre, ce qui rend la température constante à toute période de l’année et très appréciable en été. Une petite statue, taillée dans une pierre de qualité, est érigée en son centre. De chaque côté de l’allée principale, on peut voir différents petits autels, chacun ayant une fonction propre, comme celui des donations, où un fidèle peut faire don de quelques florins au culte.
Lorsque l’on arrive au grand kiosque, on ne peut s’empêcher de s’étonner devant son aspect quelque peu… excentrique. À la base, il ressemble à n’importe quel kiosque. Entouré d’arbres et de buissons, il faut monter quelques marches avant d’être sur la plateforme. Mais ce n’est que lorsqu’on lève les yeux au ciel que l’on se pose des questions. En effet, son toit est monté sur plusieurs étages, chacun délimité par les différents matériaux utilisés. Le premier est en fer, le second en bois et le troisième... Eh bien, c’est là un autre mystère de ce kiosque. Il se termine par une flèche montant vers le ciel. On sait juste qu’il est là depuis un petit bout de temps déjà.